Ecce homo, vers 1900, huile sur toile
Le tableau restitué.
Il existe des dégâts dus à de malheureuses tentatives de restauration.
Voici une peinture à sujet sacré qui se trouvait dans l’église du Sanctuaire de miséricorde de Borja, près de Saragosse en Espagne. Elle a été offerte par un artiste sévère, Elias Garcia Martinez, professeur de dessin et artiste médiocre, qui passait habituellement ses vacances dans ce village. Le peintre avait indiqué sous la toile : « Ceci est le résultat de deux heures de dévotion à la Vierge de la Miséricorde ».
Le tableau, soumis à l’humidité, était fortement détérioré. C’est alors qu’une vieille dame, Cecilia Giménez, entreprend en 2012 de le restaurer. Le résultat est une catastrophe, l’image ressemble maintenant à une « esquisse de singe très poilu dans une tunique mal ajustée ». La presse s’empare de ce fait divers et, en un an, 57 000 visiteurs s’empressent de venir visiter cette nouvelle icône de l’art qui provoque la risée des badauds. La visite est maintenant devenue payante (un euro). De leur côté, les descendants du peintre Elias Garcia Martinez font largement pression sur la municipalité pour que le portrait du Christ soit rétabli conformément à son apparence initiale, ce qui est sans doute impossible maintenant en raison des avantages économiques entraînés par ce scandale.
© Daniel Lagoutte