La Circassienne au bain, dite aussi La Baigneuse, 1814, huile sur toile, dimensions de l’original : 1,22 m x 2,44 m (?), dimensions de la restitution : 22 x 33 cm
Cette toile est due à un certain Merry-Joseph Blondel, peintre néoclassique, élève de Jean-Baptiste Regnault, lui-même proche de David. Les mérites de cet artiste furent récompensés puisqu’en 1803, il reçut le prix de Rome pour son Énée portant son père Anchise. Le tableau de La Circassienne au bain a été exposé pour la première fois au Salon de peinture du Louvre en novembre 1814. La critique reprocha la torsion maladroite du haut du corps et l’absence de grâce de la figure. On y attendait aussi davantage d’érotisme ambigu, comme Blondel avait habitué ses admirateurs. Plus tard, des images du tableau reproduit en lithographie furent diffusées, faisant acquérir à celui-ci sa popularité.
Ce ne fut donc pas un tableau quelconque qui a été détruit en 1912 lors du naufrage du Titanic. De plus, il a acquis une certaine notoriété lorsqu’une compensation financière d’un niveau record pour la perte d’un seul bagage a été réclamée à la compagnie White Star Line par Mauritz Hakan Björnström-Steffansson, âgé de 28 ans, attaché militaire suédois qui regagnait son poste à Washington et voyageait en 1ère Classe. Il demandait 100 000 dollars (l’équivalent de 2.4 millions de dollars en 2014). Le statut artistique important de Blondel à cette époque a fait que cette perte fut, au niveau financier, la plus importante de ce naufrage.
Cette image d’une baigneuse, ne serait-ce que figurée sur un tableau, qui se trouve noyée au fond de l’océan ne pouvait qu’enflammer l’imagination.
(c) Daniel Lagoutte