Femme assise dans un bois, 1902, huile sur toile, 41 x 33 cm
Cette œuvre faisant partie de l’ancienne collection Thannhouser à Lucerne est aujourd’hui considérée comme définitivement perdue, oubliée.. Il n’en subsiste qu’une petite photographie en noir et blanc.
Gauguin habite l’archipel des Marquises. « Je rêve à des harmonies violentes, écrivait-il en 1889 , dans les parfums naturels qui me grisent. Délice relevé de je ne sais quelle horreur sacrée que je devine vers l’immémorial. Autrefois, odeur de joie que je respire dans le présent. Figures animales d’une rigidité statuaire : je ne sais quoi d’ancien, d’auguste, de religion dans le rythme de leur geste, dans leur immobilité rare. Dans des yeux qui rêvent, la surface trouble d’une énigme insondable. Et voilà la nuit – tout repose. Mes yeux se ferment pour voir sans comprendre le rêve dans l’espace infini qui fuit devant moi, et j’ai la sensation de la marche dolente de mes espérances. »
Le rose allié au violet selon une ligne sinueuse donne au tableau toute sa force et sa gaité. Tout invite à la méditation : la femme accroupie, vue de dos, double notre regard. La forme de son corps est rappelée par celle du tronc d’arbre situé à droite, disposé identiquement par rapport aux limites verticales du cadre, de hauteur et de ton identiques. La couleur doit être subtilement disposée pour respecter cet équilibre, expression d’une sérénité qui se prolonge.
(c) Daniel Lagoutte